Avec O’Claire, de l’eau potable coule d’une blockchain

Le pari d’O’Claire : passer d’une distribution centralisée de l’eau potable dans les pays en voie de développement à une distribution décentralisée, ici en Côte d’Ivoire : 

L’occasion nous a été donnée d’interviewer ses co-fondateurs, Christophe Campéri-Ginestet, Hervé Le Berre et Thierry Merquiol, pour en apprendre plus sur la manière dont l’entreprise fonctionne ainsi que sur ses projets de développement. 

Blockchain-x : O’Claire est une filiale de la société Sunwaterlife qui produit et vend de l’eau potable aux populations dans les pays en voie de développement. Avant de nous intéresser à l’activité d’O’Claire, pourriez-vous nous dire qui est Sunwaterlife et quels sont ses produits ?

O’Claire : Sunwaterlife est une entreprise qui conçoit, développe, produit et commercialise des systèmes de purification d’eau, mobiles et autonomes en énergie pour la rendre potable. Deux gammes de produits : des valises ultraportables (Aqualink UF ou trip) qui permettent d’alimenter en eau potable des populations isolées ou en état de catastrophes naturelles (Haïti, Saint Martin), jusqu’à 800 l/j, des kiosks autonomes produisant jusqu’à 1 000 l/h d’eau potable à partir de n’importe quelle source d’eau contaminée.

O’Claire s’appuie donc sur les systèmes Aqualink Kiosk produit par Sunwaterlife et vise à promouvoir l’accès à l’eau potable dans les communautés les plus vulnérables en la produisant et en la vendant sur place. Comment est née cette idée de passer de la vente de produits à la vente de services ?

Deux aspects principaux nous ont conduit à cette décision : distribuer une eau de qualité homogène quel que soit le lieu de production sous la marque O’CLAIRE, et permettre sa diffusion sur trois continents, à des tarifs adaptés aux consommateurs finaux.

Pour garantir la qualité de l’eau de bout en bout, il faut maîtriser l’ensemble du processus, depuis l’alimentation en eau brute jusqu’au conditionnement de l’eau potable en bonbonnes. Des contrôles permanents tout au long de la chaîne sont nécessaires pour garantir la potabilité de l’eau. Seule l’exploitation des kiosks par sa filiale O’CLAIRE permet cette sécurité et garantir ainsi la qualité de la marque O’CLAIRE, partout dans le monde.

O’CLAIRE, propriétaire et exploitante des unités de Sunwaterlife, permet des implantations sans investissements souvent inaccessibles aux institutions ou territoires locaux. La rapidité de mise en place est un atout pour les populations. Et O’CLAIRE peut maitriser les coûts et donc les tarifs. 

Pourriez-vous nous présenter l’équipe et nous dire quelques mots sur la Fondation O’Claire ?

Christophe Campéri-Ginestet est ingénieur en physique et détenteur d’un PhD du Georgia Institute of Technologies (USA). Christophe a assuré le développement commercial de systèmes solaires hybrides et a développé des systèmes solaires pour sites isolés en Afrique. C’est là qu’il rencontre Hervé Le Berre avec qui il fonde Sunwaterlife pour concevoir, fabriquer et développer des unités autonomes à petit prix pour la purification d’eau. De formation technique, Christophe a acquis des compétences de développement de sociétés dans un environnement complexe et international. Son parcours international et multiculturel, à l’interface avec les laboratoires de recherche, l’a préparé à l’aventure de O’Claire. Il va mettre son empathie, sa capacité d’écoute et son aptitude à la gestion de conflits au profit du projet.

Au sein de O’Claire il va définir et communiquer la stratégie et s’assurer qu’elle est bien appliquée.  Son objectif : fédérer les équipes autour du projet commun, garantir la philosophie et l’esprit de l’entreprise dans les différents bureaux pays.

Après des études de droit et de gestion, marketing et commerce, Hervé Le Berre débute sa carrière dans les grands groupes où il a développé ses compétences commerciales. Puis il a plongé dans les énergies renouvelables sur le territoire européen et africain. Il a ouvert les sociétés Alterpro Energie et Enersol Europe Afrique Groupe. En Afrique, où il a rencontré Christophe, Hervé a décidé de se lancer dans la création de Sunwaterlife, dont il est le directeur général, pour répondre aux problématiques de potabilisation de l’eau pour les populations locales à des prix abordables.

Hervé va mettre son expérience de gestionnaire d’entreprises en environnement international et complexe, pour la réussite de O’Claire. Ses compétences en gestion financière permettront la mise en place d’outils de pilotages performants.

Thierry Merquiol est ingénieur en procédés industriels (France et Canada), Thierry a débuté sa carrière dans l’industrie à des postes de R&D, responsable de marchés, direction commerciale puis gestionnaire de centres de profit. Depuis plus de 15 ans, Thierry favorise le développement d’entreprises technologiques innovantes en créant un espace et des méthodes favorables à la création. Force d’innovation et de proposition, il a disrupté le monde du capital-risque en créant la première plateforme d’equity-crowdfunding.

Thierry, associé de O’Claire souhaite mettre son énergie et sa capacité d’innovation au service du projet pour lui permettre d’atteindre son ambition.

Au sein de O’Claire, il va accompagner les dirigeants dans l’opération d’ICO puis participer à la définition des stratégies et à leur mise en œuvre.

O’Claire a créé un fonds de dotation, www.oclairedonation.org afin d’intervenir dans despays ou des zones très défavorisées ou bien pour pouvoir apporter sa contribution lors de catastrophes naturelles ou humaines, ou encore agir pour des causes qui sont compatibles aux valeurs de la société et à ses fondateurs.

Le fonds de dotation peut intervenir selon trois modèles :

  • Distribution gratuite de Watercoin, cryptomonnaie permettant l’achat d’eau potable produite par les kiosks exploités par O’Claire,
  • Mise à disposition gratuite et immédiate d’unités portables de production d’eau potable issues de son stock stratégique (50 valises type aqualink),
  • Interventions financières au cas par cas plafonnées à 10 000 € chacune. 

O’Claire s’engage à alimenter le fonds de dotation de sa fondation à hauteur de 10% de son résultat courant avant impôt. Elle sera dotée de 100.000.000 de WTR réservés lors de l’Initial Coin Offering (ICO) pour les deux premières années.

Pourquoi avoir choisi de s’appuyer sur une blockchain ? Comment fonctionne-t-elle ?

Outre le parallèle avec l’exploitation d’un réseau de kiosks décentralisés, l’utilisation d’un cryptoactif basé sur une blockchain permet un suivi et un traçage des échanges de Watercoins WTR. Cette technologie va nous permettre de garantir le parcours d’un WTR depuis sa création jusqu’à son utilisation. Et éviter ainsi toute « évaporation »… De plus, cette blockchain va permettre de diffuser des WTR via des SMS pour les utilisateurs finaux.

Le Watercoin (WTR) émis par O’Claire permettra donc à la fois de lever de l’argent pour financer l’activité de la société et en même temps d’offrir des transactions sécurisées auprès des populations visées. Comment cette population aura-t-elle accès au Watercoin, sera-t-il possible de payer de l’eau autrement ?

Effectivement, ce crypto-actif est un token d’usage. Il va permettre d’acheter de l’eau O’CLAIRE directement aux kiosks. Le Watercoin WTR sera échangeable contre un litre d’eau. Il sera soit stocké dans une carte RFID, soit utilisable via une application, soit encore via un sms (pour les portables les plus courants). Evidemment, tout wallet compatible Ether pourra également être utilisé.

Comme c’est le cas aujourd’hui, les consommateurs pourront continuer à acheter de l’eau en monnaie FIAT, en espèces, via des solutions Orange Pay ou des cartes pré-payées.

Vous visez à terme de proposer à l’achat et à la vente le Watercoin sur des plateformes d’échange. Comment le prix de l’eau va-t-il être ajusté entre ceux qui se servent de votre crypto-actif pour acheter de l’eau et ceux qui spéculent ?

L’objectif de O’CLAIRE est de participer à la régulation du cours de l’eau potable dans les pays en voie de développement. Le Watercoin WTR est un très bon outil pour cela. Le prix de l’eau potable en sortie de kiosk fixera de facto la valeur maximale du WTR. En effet, pourquoi utiliser un token qui coutera plus cher que l’eau produite localement ?

Quel sera le prix de l’eau ? De quelques dizaines de centimes d’euros à ce jour jusqu’à peut-être un euro dans quelques années. Lors de l’ICO le WTR aura une valeur de 0.02€ (0.01€ dans la phase de PRE-ICO). La spéculation sera forcément limitée entre cette valeur et le prix de l’eau vendue au kiosk.

Avez-vous déjà développé un portefeuille en ligne (wallet), et est-il disponible sur mobile. Où en êtes-vous de votre feuille de route technique ?

Le développement d’un wallet adapté au WTR sera lancé dès la fin de la PRE-ICO. Il sera disponible sur mobile et via SMS pour les portables classiques, très utilisés par les populations concernées. Avec notre partenaire Solid, nous travaillons sur un projet de blockchain propriétaire. Mais la décision n’est pas encore arrêtée sur le choix définitif.

Côté kiosks, tout est prêt. Il ne reste qu’à les déployer sur les lieux d’implantation déjà retenus (Côte d’Ivoire, Kenya, Sénégal, Bolivie, Cambodge). Dès la fin de l’ICO ! 

Vous êtes sur le point de lancer une ICO. Quels sont ses objectifs financiers et où en êtes-vous de la prévente ?

L’ICO démarre le 1er mai prochain (PRE-ICO du 1er au 30 avril). Les objectifs sont de 20M€ sans softcap car il s’agit d’étendre un réseau de kiosks déjà existants. La pré-vente porte déjà sur plusieurs dizaines de millions de Watercoins.

Merci !


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