DWeb et blockchain ?

Le DWeb a trouvé dans les blockchains un type de technologies pour mettre en œuvre la décentralisation et la distribution sur lesquelles il est fondé. Une blockchain est un protocole de réseau qui aboutit à un registre, distribué en pair-à-pair, dans lequel est inscrit de manière immuable l’historique de toutes les transactions effectuées entre ses utilisateurs. Parce qu’il n’y a pas de centre, on dit des blockchains qu’elles permettent de « distribuer la confiance à travers un réseau » ou encore, selon l’expression de Jacques Favier, elle est une « technologie du consensus » parce qu’elle permet à des utilisateurs d’opérer des transactions et de se faire confiance sans se connaître.

Si les premières applications des blockchains ont servi au transfert d’argent numérique en pair-à-pair, sans passer par une banque, elles se diversifient dorénavant à travers de nouvelles applications portées par cette idéologie de décentralisation, notamment pour « l’enregis­trement du mouvement des données, l’enregistrement de noms d’utilisateurs uniques ou même le stockage de données » comme l’explique Zoë Corbyn.

Certains services du DWeb s’appuient entièrement sur une blockchains et un cryptoactif. Filecoin ou encore Sia sont deux services qui réinventent l’informatique en nuage (cloud computing) et tout particulièrement le stockage de fichiers (cloud storage). Les grands prestataires de cloud, comme Amazon S3, Google Drive ou encore Dropbox, sont partout, sauf dans les nuages, et exploitent d’immenses fermes de serveurs, centralisées, où sont stockées les données de leurs clients qui y accèdent à travers un navigateur web.

Sia, créé en 2014 et opérationnel depuis 2018 ou encore Filecoin, lancé en août 2018 par Protocol Labs, décentra­lisent leurs services de stockage de données « dans les nuages » en mettant en relation des personnes qui ont besoin de stocker des fichiers avec d’autres qui disposent de capacités de stockage sur leur disque dur. Leurs services s’appuient chacun sur une blockchain pour faire fonctionner le réseau et sur une cryptoactif pour acheter ou vendre de l’espace de stockage. Le service rendu par ces entreprises équivaut à celui des acteurs traditionnels du cloud, mais il s’appuie sur une architecture décentralisée, distribuée entre les utilisateurs du service. D’une offre de cloud storage (stockage de données dans les nuages) accessible sur le web, le DWeb propose une offre de decentralized cloud storage (stockage décentralisé de données dans les nuages).

Si le DWeb « a été largement renouvelé par le développement des protocoles blockchains », comme le rappelle Hubert Guillaud, il ne s’agit cependant pas de confondre les deux. De nombreux protocoles et services décentralisés ne s’appuient pas sur les blockchains.

Quels services proposent le DWeb ?

Le DWeb n’en est encore qu’à ses débuts et, même si certains services sont plus développés que d’autres, beaucoup sont encore au stade de l’expérimentation. Zoë Corbyn cite notamment OpenBazaar (une place de marché décentralisée, alternative à eBay ou Amazon), Graphite Docs (une suite bureautique en ligne, alternative à Google doc), Textile Photos (une application de gestion et partage de photo, alternative à Instagram), Matrix (un logiciel de gestion de projet avec une messagerie instantanée, alternative à Slack et WhatsApp) ou encore DTube (alternative à YouTube). Il existe également des réseaux sociaux, comme Akasha ou Diaspora (alternatives à Facebook ou LinkedIn). Un navigateur web expérimental, Beaker, permet non seulement d’accéder à des sites web grâce au protocole http ou https, mais également via un nouveau protocole propre au DWeb, appelé .dat, destiné à explorer et héberger des contenus distribués en web pair-à-pair.

Cet article est un extrait de :

DWeb

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